Les vignes de la cuvée Bourgogne Chardonnay que le domaine Mikulski exploite depuis 1992 sont issues de deux parcelles situées en limite de l’appellation Meursault, ce qui confère au vin des caractéristiques proches de celui d’un Meursault : longueur en bouche, gras, bonne conservation. Les vignes sont cultivées en culture biologique non certifiée. Le sous-sol est composé d’alluvions fines de rivière, fréquent dans la partie basse du coteau. La cuvée est élevée en fûts de chêne environ 10 mois, puis soutiré et mis en cuves pour 2 mois avant la mise en bouteille. La concentration demeure, mais le registre change, on est ici entre poire très mûre et fruits à coque, noix du Brésil et noix de Pécan, amandes, on n’est pas loin de la noix non plus, en même temps, une douceur évoque l’huile d’amande douce, de noisette, halo de pêche blanche, fleurs blanches lascives, bien ouvertes, rose blanche notamment, une touche mentholée vivifie le nez, et
elle a tendance à s’amplifier apportant fraîcheur et dynamique, les fruits à coque se marient maintenant avec un chocolat blanc, une touche de crème fraîche, des fleurs de genêt ajoutent au charme grandissant de l’ensemble, note de vanille, on finit presque sur les gougères, voir le choux à la crème.
Bouche à la matière crémeuse, crème fraîche vraiment épaisse mais encore souple, crème renversée, poires et pommes, une touche de caramel, poires et pommes au four, une touche d’abricot rôti, encore cette note de coing qui a conservé son caractère entre fruit et légume, les oranges, légèrement amères type Outspan sont là, touche de rhubarbe, d’écorce de clémentine-quinquina,
Finale puissante, presque violente, tannique pour dire, on ne quitte pas la sensation de profondeur tellurique déjà évoquée sur l’aligoté, l’extraction imposée par le millésime se traduit par la sensation d’avoir ingurgité une masse de roche calcaire et d’argile, pas juste une expression minérale, un extrait de magma. Ici aussi on est dans le repas assis, matière substantielle dans l’assiette recommandée.